Dans la formulation cosmétique, le choix du conservateur est une étape clé pour garantir la stabilité et la sécurité des produits.
Toutefois, tous les conservateurs ne se valent pas, et il est crucial de bien comprendre les différents types disponibles sur le marché, ainsi que leurs avantages et leurs inconvénients.

Les conservateurs synthétiques : puissants mais controversés

Les conservateurs synthétiques sont largement utilisés dans l’industrie cosmétique pour leur efficacité à large spectre.
Ils éliminent rapidement et efficacement les micro-organismes tels que les bactéries, levures et moisissures, assurant une longue durée de vie aux produits cosmétiques.
Cependant, leur utilisation soulève des questions en raison de leur impact potentiel sur la santé et l’environnement.

Voici une liste de conservateurs synthétiques couramment utilisés, ainsi que leurs risques potentiels :

• Parabènes (methylparaben, ethylparaben, butylparaben) : Bien qu’efficaces, les parabènes sont de plus en plus controversés en raison de leur lien possible avec des perturbations endocriniennes et leur accumulation dans le corps.
• Phénoxyéthanol : Utilisé pour sa forte action antimicrobienne, il est suspecté d’être irritant pour la peau et les yeux à haute dose, et peut aussi être allergène.
• Formaldéhyde et libérateurs de formaldéhyde (DMDM hydantoin, imidazolidinyl urea) : Ces conservateurs libèrent du formaldéhyde, un composé classé cancérogène par certaines agences de santé.
• Triclosan : Puissant antimicrobien, il est souvent critiqué pour ses effets négatifs sur la flore cutanée et pour son impact environnemental.

Bien que ces conservateurs assurent une protection efficace des produits, leur usage à long terme peut poser des risques pour la santé.
Pour ceux qui souhaitent une alternative plus douce et plus respectueuse de l’environnement, il existe des solutions naturelles.

Les conservateurs naturels : une solution douce et efficace

Les conservateurs naturels sont de plus en plus prisés pour la formulation cosmétique, car ils offrent une protection contre les micro-organismes tout en étant moins agressifs pour la peau et l’environnement.
Bien qu’ils puissent parfois être moins puissants que leurs homologues synthétiques, ils sont souvent suffisants pour protéger les produits cosmétiques faits maison, en particulier ceux destinés à être utilisés sur une courte période.

Quelques exemples de conservateurs naturels :

• Cosgard (Benzyl Alcohol, Dehydroacetic Acid) : Un conservateur naturel et certifié pour les formulations bio, efficace contre les bactéries, les moisissures et les levures.
• Leuconostoc/Radish Root Ferment Filtrate : Extrait de radis fermenté, ce conservateur naturel est efficace contre de nombreux types de micro-organismes et est compatible avec les formulations naturelles.
• Sodium Benzoate et Potassium Sorbate : Bien que d’origine synthétique, ces conservateurs sont autorisés dans les formulations bio en raison de leur faible toxicité et de leur efficacité dans les produits aqueux.

Ces conservateurs sont souvent utilisés dans les formulations naturelles ou biologiques et apportent une protection efficace sans compromettre la sécurité de la peau ni l’impact environnemental.

Les conservateurs pour les phases huileuses

Les préparations contenant uniquement des huiles, comme les sérums et baumes, ne nécessitent généralement pas de conservateurs antimicrobiens, car les bactéries ne se développent pas dans l’huile. Cependant, les huiles sont sensibles à l’oxydation, ce qui peut entraîner un rancissement.

Pour protéger vos phases huileuses, l’ajout d’un antioxydant comme la vitamine E est recommandé. La vitamine E (tocophérol) empêche l’oxydation des huiles, prolongeant ainsi la durée de vie de vos préparations.
Un ajout de 0,2 à 1% suffit généralement pour protéger vos produits huileux de l’oxydation.

L’importance du packaging dans la conservation

Le choix du packaging joue un rôle crucial dans la protection de vos produits cosmétiques et peut permettre de réduire l’utilisation de conservateurs. Un emballage adapté minimise l’exposition à l’air et aux contaminants, prolongeant ainsi la durée de conservation.

• Flacons airless : Ces flacons empêchent l’air d’entrer en contact avec la préparation, limitant ainsi l’oxydation et la contamination bactérienne.
• Pots hermétiques : Ils sont utiles pour réduire l’exposition à l’air, mais nécessitent une hygiène stricte lors de l’utilisation, notamment avec l’utilisation de spatules pour éviter de toucher directement le produit.

En choisissant le bon emballage, vous pouvez non seulement prolonger la durée de vie de vos produits, mais aussi réduire la quantité de conservateurs nécessaire.

L’approche DIY : des petites quantités pour limiter les conservateurs

L’un des avantages du DIY cosmétique est de pouvoir formuler des petites quantités de produits que vous pouvez utiliser rapidement.
Les produits DIY n’ont pas vocation à être stockés pendant 6 mois ou plus dans un placard. En fabriquant de petites quantités pour une utilisation sur 1 à 2 mois maximum, vous pouvez limiter la quantité de conservateurs nécessaires.

L’approche DIY vous permet également d’améliorer et de modifier vos recettes au fur et à mesure, en fonction de vos besoins, de la saison ou de vos préférences. Cela réduit l’exposition à des conservateurs puissants et permet une meilleure personnalisation de vos soins.

En résumé

Choisir le bon conservateur est une étape essentielle pour garantir la sécurité et la durabilité de vos formulations cosmétiques.
Si les conservateurs synthétiques sont puissants, ils peuvent présenter des risques pour la santé à long terme.
Les conservateurs naturels, bien que plus doux, sont une excellente alternative pour les produits faits maison et de courte durée d’utilisation.
Enfin, en ajustant la quantité produite, en choisissant le bon packaging et en adoptant une approche DIY, vous pouvez limiter l’usage de conservateurs tout en assurant la qualité et la sécurité de vos soins.